Rapace emblématique de nos montagnes, le Gypaète barbu de Corse est l’une des quatre espèces de vautours que l’on trouve en Europe : gypaète barbu, vautour fauve, vautour moine, vautour percnoptère. L’espèce que l’on connaît en Corse est également visible en France dans les Pyrénées, dans les Alpes ou encore en Suisse.

Fiche d’identité

  • Nom commun : Gypaète barbu
  • Anglais : Bearded vulture
  • Italien : Gipeto
  • Allemand : der Bartgeier

Il existe deux sous-espèces au sein du Gypaète :

  • La sous-espèce barbatus est située en Afrique du Nord, en Europe et en Asie.
  • La sous-espèce meridionalis se trouve en Afrique orientale et australe

Les deux sous-espèces se distinguent par une quantité et une taille qui est plus importante pour barbatus, ainsi que par l’absence de tarses entièrement emplumés et de plumes noires dans le conduit auditif.

photo d'un gypaète barbu corse
  • Embranchement : Vertébrés
  • Classe : Oiseaux
  • Ordre : Falconiformes
  • Famille : Accipitridae
  • Genre : Gypaetus
  • Espèce : Barbatus

L’oiseau casseur d’os

Le Gypaète corse est un oiseau emblématique, un charognard exclusif qui occupe le dernier maillon de la chaîne alimentaire. C’est-à-dire qu’il mange des animaux morts, principalement les carcasses de bêtes sauvages ou d’espèces domestiques (brebis, chèvres, vaches…) qu’il trouve dans la nature. Ces animaux meurent de causes naturelles ou accidentelles (chute, combat…).

Le casseur d’os

Le gypaète barbu sert de nettoyeur naturel : son régime alimentaire aide à prévenir la propagation des maladies et empêche le cycle des parasites, et contribue à réduire la contamination des sources d’eau. Cependant, il est aussi plus sujet aux toxines et aux contaminants qui s’accumulent dans la chaîne alimentaire.

Il se nourrit en particulier d’os, complétés par une petite quantité de viande et de tendons. Cette source de nourriture lui donne l’énergie nécessaire à son espèce.

Le gypaète est parfaitement adapté à la consommation de ce type d’aliments par son comportement, par son gosier élastique ainsi que par son système digestif dont les sucs puissants font fondre les os.

Si l’os est trop gros pour être avalé tel quel et qu’il le récupère dans ses serres, ou dans son bec, il s’envole, puis tombe sur un éboulis dit de rupture. C’est la raison de son nom de briseurs d’os.

Nature

Le Gypaète barbu s’envole au milieu de l’été, quittant son site de naissance à environ 4 mois. Il reste près de ses parents pour développer ses aptitudes au vol et à la recherche de nourriture ainsi qu’au cassage d’os. À l’automne, au début de la saison, le jeune gypaète barbu corse est alors chassé du territoire par ses parents, qui entament une toute nouvelle saison de reproduction.
Jusqu’à l’âge de 4 à 5 ans, le Gypaète barbu va parcourir la montagne et les plaines de Corse au gré du vent et des carcasses disponibles. Grâce aux interactions avec les jeunes et divers autres oiseaux (Milan Royal, Aigle Corse), il peut développer une stratégie collective pour la recherche de nourriture.

Il finira par se fixer et s’installer dans une zone riche en falaises, à la recherche d’un partenaire de vie pour se reproduire. La montagne corse offre au gypaète barbu des cavités à l’abri des intempéries profitables à la reproduction. 

Le gypaète barbu parcourt la nature corse à la recherche de carcasses ou pour protéger son territoire grâce aux vagues d’air chaud générées par les courants thermiques (pompes à air chaud) ou ascendants (courants de pente) à travers les rochers ou entre les crêtes. Il peut voler sur de longues distances, sans battre des ailes et conserve son énergie.

Le gypaète barbu corse n’est pas sédentaire : les déplacements des gypaètes corses on été observés jusqu’à la Sardaigne grâce aux suivis GPS du Parc Naturel Régional de Corse (PNRC Parcu di Corsica).

Habitat

L’habitat du gypaète barbu corse est caractérisé par un relief escarpé, avec de grands espaces ouverts, ainsi que par la présence d’animaux domestiques ou sauvages, de falaises qui peuvent servir de nids et d’éboulis pour aider à briser les os, et la présence de boue ferrugineuse qui peut être utilisée pour teindre sa couleur.

L’altitude n’est pas importante. On peut l’apercevoir en Corse dans des zones proches du niveau de la mer, jusqu’au Monte Cinto, plus haut sommet de Corse qui culmine à 2 706 m.

Dans cet habitat, on pense que le gypaète barbu de Corse va exploiter plusieurs types d’habitats auxquels il est fidèle.

Le domaine vital est le même que la zone prospectée à la recherche de nourriture. D’après les carcasses disponibles, le domaine vital des gypaètes peut être extrêmement vaste, allant de 350 à 700 kilomètres carrés.

Dans cette nature, le gypaète barbu sera ouvert à la présence de gypaètes barbus d’autres régions. Ils sont très intéressés par la présence de l’homme.

Le territoire de reproduction correspond au cœur du couple. Il est situé dans une falaise ou un cirque rocheux, ou un canyon. Il abrite un nid (voir plusieurs), des perchoirs nocturnes ou diurnes, des cavités dans lesquelles le Gypaète barbu stocke de la nourriture et des fosses pour casser les os.

L’espace est limité à quelques centaines de mètres autour des nids. Le Gypaète barbu corse défendra vigoureusement son aire de reproduction contre les envahisseurs (autres Gypaètes barbus, Aigles royaux…) ou s’enfuira si l’intrus est trop grand (parapentiste ou grimpeur…), ce qui n’est pas sans poser problème pour assurer le succès de la reproduction.

Une population sous protection

En France, le gypaète barbu est une espèce protégée car gravement menacée d’extinction.

Le Parc Naturel Régional de Corse (PNRC) a entrepris depuis 40 ans de nombreuses actions de protection et programmes (Life Gyprescue) pour préserver l’espèce et sauver le gypaète barbu qui est un oiseau emblématique de l’île.

Photos de Gypaètes barbus

Crédits photos : Wikipédia, Reporterre